Découvrir Bali et le « Makepung » : quand les buffles volent sur les rizières de Negara

La seule course où deux tonnes de muscles, un sillon boueux et un jockey debout sur un traîneau se disputent la gloire à l’aube. C’est un spectacle à découvrir proposé par de rares agence de voyage à Bali comme la nôtre à leurs voyageurs, tant cette tradition reste méconnue.

Avez-vous déjà imaginé un buffle lancé à près de 50 km/h, crinière rouge au vent, glissant sur une digue de rizière aussi vite qu’un scooter ?

Découvrez Makepung lors de ses vacances à Bali, la célèbre course de buffles : tradition, rituels, vitesse et culture paysanne. Un événement unique à vivre dans l’ouest de l’île.

Pourquoi des paysans balinais transforment-ils, chaque week-end de juillet à novembre, leurs bêtes de labour en sprinters décorés d’or et de clochettes ? Et comment un concours né pour accélérer le travail des champs est-il devenu l’un des événements les plus courus de l’ouest de Bali ?

Bienvenue à Makepung, la « course qui soulève la boue », dans la région de Negara (kabupaten de Jembrana). Si vous cherchez une expérience locale authentique, loin des plages bondées, poursuivez : derrière les cris des jokis et le grondement des sabots se cache une histoire de migration, de coopération paysanne et de respect profond pour l’animal. En tant qu’agence de voyage à Bali spécialisée en immersion culturelle, nous y conduisons souvent nos voyageurs dans des conditions privilégiées…

Origine du makepung : du labour à la compétition

Les historiens balinais attribuent la naissance de Makepung aux migrants madurais arrivés à Jembrana au début du XXᵉ siècle. Soucieux de préparer plus vite les champs inondés, les cultivateurs avaient l’habitude de se défier en fin de matinée : la paire de buffles (kerbau) qui terminait la parcelle en premier gagnait un repas offert par le voisin. Cette rivalité amicale a pris de l’ampleur après la Seconde Guerre mondiale, quand les digues furent élargies et qu’un circuit improvisé – 1 km aller, 1 km retour – fut tracé le long de la rivière Ijo Gading.

En 1964, le régent de Jembrana officialise la pratique : le terme makepung (« faire jaillir la boue ») apparaît dans un décret local, et l’on crée deux ligues :

• Ijo Gading Barat (Ouest) – couleur verte, symbolisée par un ruban au licol

• Ijo Gading Timur (Est) – couleur rouge

Tous les ans, les vainqueurs de chaque série s’affrontent pour la Gubernur Bali Cup en novembre.

Découvrir Bali - Makepung - voyage Bali

Organisation pratique

Le calendrier

• Entraînements : dès mai, à 06 h 00, trois fois par semaine

• Courses de qualification : tous les dimanches, mi-juillet à fin septembre

• Série finale : premier ou deuxième dimanche de novembre (date publiée par la regency)

L’hippodrome

Le principal circuit, Sangyang Cerik (5 km à l’est de Negara), mesure 2 × 1 100 m, en terre battue et digues. Les virages sont relevés ; l’eau affleure encore après l’irrigation du matin.

Les équipes

Chaque propriétaire aligne une paire de buffles mâles (kaleles) reliés par un joug en bambou et un petit char-labour (cikar) transformé en plateau. Le joki (toujours debout) dirige au moyen d’une longue tige de rotin ; deux assistants suivent à moto pour arroser les animaux et resserrer les licols.

Le but et les règles essentielles

• Départ par paires ; le premier passage aux 500 m sert de photo finish

• Chrono : un buffle peut couvrir un km en 1 min 20 s, soit ± 45 km/h

• Poids : le traîneau ne doit pas dépasser 75 kg, jockey inclus

• Sifflet : si l’une des bêtes boitille ou refuse de courir, manche arrêtée pour éviter les blessures

Depuis 2016, un vétérinaire indépendant examine chaque bête avant la course : température, glycémie et absence de substances dopantes (glucocorticoïdes interdits).

Respect et préparation du buffle

Contrairement aux corridas ou combats sanglants, Makepung est fondé sur le soin :

• Alimentation : herbe fraîche, eau de coco et mélange de riz rouge bouilli

• Massage : chaque soir, feuilles de sirih chauffées appliquées sur les pattes

• Décoration : cornes gainées de tissu doré, plumes de paon, clochettes en laiton

L’association locale Persatuan Kerbau Jembrana rappelle que frapper hors zone autorisée (haut de la cuisse) entraîne une disqualification de six mois.

Découvrir Bali - Makepung - boeufs au repos à Negara

Compétition et enjeux économiques

Une paire championne peut valoir 200 millions IDR (≈ 12 000 €). Les paris restent officieux : les mises se font « en café » ou en don au temple.

Pour les fermiers de Negara, gagner renforce le prestige du banjar et attire des voyageurs à Bali curieux ; chaque stand de nourriture vend jusqu’à 500 portions de sate lilit par matinée. La regency estime que la saison Makepung génère plus de 2 milliards IDR de retombées locales.

Points pratiques pour les visiteurs

Quand partir à Bali pour Makepung ? Mi-juillet – novembre, préférer août-septembre

• Accès : 3 h depuis Denpasar (bus Ubung–Negara)

• Tenue : sandales étanches, chapeau

• Respect : pas de flash au départ, enfants derrière la barrière

Exemple marquant : finale 2019

La paire « Si Bintang & Si Wulan » (Ijo Gading Timur) a battu le record de piste en 1 min 17 s. L’éleveur, Pak Gede Budi, a réinvesti la prime dans un abri ventilé carrelé pour ses buffles, montrant que la compétition profite aussi au bien-être animal.

Au-delà du spectacle : un marqueur de l’identité balinaise

Pour les Balinais de l’ouest, Makepung n’est ni folklore ni pari hippique : c’est un rituel communautaire basé sur trois valeurs clés :

• Gotong-royong – entraide : construction collective du char

• Respect du bétail : le buffle, partenaire de la riziculture

• Fierté locale : défendre la couleur de son banjar sans haine durable

Comme le souligne l’ethnologue Jean Couteau, Makepung canalise l’énergie virile hors des conflits fonciers.

Découvrir Bali - Makepung

Découvrir Makepung durant son séjour à Bali ?

Assister à Makepung, c’est lire un chapitre vivant de l’agriculture balinaise : transformer un besoin pratique en fête, voir l’animal honoré, et mesurer l’impact économique local.

Pour le visiteur en découverte de Bali, c’est une occasion d’échapper aux itinéraires classiques, de sentir la boue jaillir et de comprendre, enfin, ce que signifie « travailler avec l’animal » plutôt que « l’exploiter ». Prêt pour la prochaine saison ? Les jokis affûtent leurs rotins… Alors n’hésitez pas à nous solliciter pour préparer un circuit en famille à Bali digne de ce nom avec vous, là, au petit matin, parmi ceux qui verront les buffles

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