Partir découvrir Bali, ce n’est pas simplement organiser son séjour à Bali pour voir les incontournables. Ni même vouloir à tout prix arpenter le pays hors des sentiers battus. C’est avant tout bien comprendre l’esprit de Bali, ça raison d’être… c’est ce que nous vous proposons ici avec l’un des piliers de la culture Balinaise : Le Mahābhārata
Nous voici au cœur d’une guerre qui prend racine entre deux fratries de cousins qui prétendent au même trône : celui des Kurus. D’un côté, nous avons les Pandawa, enfants de Pându, roi de Hastin : Yudhisthira, Bhîma, Arjuna et les jumeaux Nakula et Sahadeva. De l’autre, les Kaurava, descendants de Kuru, les cent fils de Dhritarâshtra, le roi aveugle, qu’il eut avec son épouse Gāndhārī, laquelle décida de se bander les yeux afin de partager l’obscurité avec son mari.
Pându, le roi d’Hastin, était frappé par une malédiction : s’il engendrait des enfants, il mourrait aussitôt. Cependant, sa première épouse, Kunti, bénie par un sage, reçut le pouvoir d’invoquer des dieux. Avant de procéder aux incantations pour le compte de son mari, elle souhaita essayer seule, invoqua le dieu Soleil (Sūrya) et accoucha d’un garçon. N’étant pas encore mariée, et face à cette situation délicate, Kunti décida d’abandonner le nouveau-né, le plaçant dans un couffin qu’elle laissa dériver sur un fleuve.
L’enfant fut recueilli par une famille de charretiers qui le nomma Karna et l’éleva comme leur propre fils, ignorant son origine divine et royale. Il deviendra un personnage central dans l’épopée.
Revenons à la naissance des Pandawa : Kunti invoqua donc les dieux. Dharma, représentant la justice et l’ordre naturel, lui offrit Yudhisthira. Vâyu, le dieu du Vent, lui donna Bhîma, et Indra, roi des dieux, engendra Arjuna, grand archer et l’un des héros majeurs du Mahabharata. En utilisant les mêmes mantras, Mâdrî, la deuxième épouse de Pându, enfanta les jumeaux Nakula et Sahadeva, issus des dieux jumeaux Ashvin, médecins célestes et protecteurs des chevaux.
La naissance des cent fils de Dhritarâshtra n’en est pas moins singulière. Gāndhārī, bénie par le rishi Vyāsa, dut attendre deux ans avant de donner naissance… à une masse informe de chair. Dévastée, elle s’apprêtait à s’en débarrasser lorsque Vyāsa intervint. Il lui ordonna de la découper en cent portions qu’elle plaça dans cent jarres, à quoi s’ajouta une cent-unième pour la fille qu’elle souhaitait ardemment. Deux ans plus tard, sortit de la première jarre Suyodhana, qui deviendra Duryodhana (« difficile à combattre »).
Le sage Vidura conseilla de l’abandonner, prédisant qu’il causerait ruine et désolation. Gāndhārī et Dhritarâshtra refusèrent. Les autres enfants suivirent, jusqu’à la naissance de la fille unique, Duhśalā.
Le nombre d’années revêt une importance capitale : Yudhisthira naquit avant Duryodhana, et en tant qu’aîné, il était donc l’héritier légitime du trône.
Dès l’enfance, les cousins s’affrontaient dans des disciplines telles que le tir à l’arc, la lutte, l’équitation, les combats à mains nues, l’interprétation des textes sacrés ou l’art de la diplomatie.
Lors d’un tournoi, Karna montra des capacités égales à celles d’Arjuna. Toutefois, il ne put l’affronter directement, étant considéré de basse caste.
Duryodhana l’éleva alors au rang de roi du royaume d’Anga, mais le combat n’eut pas lieu. Ce geste scella l’amitié entre les deux hommes, faisant de Karna un allié fidèle des Kaurava — alors qu’il était, à l’origine, le frère aîné des Pandawa.
Pându mourut, succombant au charme de Mâdrî, laissant ses fils orphelins. Le pouvoir revint à Dhritarâshtra, fortement influencé par Duryodhana, jaloux de ses cousins et prêt à tout pour les éliminer.
Il tenta de faire brûler vifs les Pandawa en les enfermant dans une maison de laque. Ils s’échappèrent de justesse et se cachèrent. Plus tard, ils assistèrent incognito au svayamvara de Draupadî, fille du roi Drupada. Ce concours, censé permettre à la princesse de choisir son époux, exigeait de réussir un exploit d’archerie que seul Arjuna accomplit. Il gagna la main de Draupadî. Karna, lui aussi capable de réussir, fut humilié par la princesse qui refusa d’épouser un fils de cocher.
De retour avec Draupadî, Arjuna annonça à sa mère Kunti qu’il avait « ramené un trésor ». Sans savoir de quoi il s’agissait, Kunti lui dit de le partager avec ses frères. Ainsi, Draupadî devint l’épouse commune des cinq frères. Elle donna un enfant à chacun d’eux : les Draupadeya.
Les Kaurava, frustrés, exigèrent la division du royaume. Ils gardèrent la riche Hâstinapura et laissèrent aux Pandawa une terre aride. Mais ceux-ci, vaillants et vertueux, rendirent leur royaume prospère. Yudhisthira put alors organiser le râjasûya, un rituel royal où il invita tous les souverains.
La jalousie de Duryodhana atteignit son paroxysme. Il invita Yudhisthira à une partie de dés. Sachant son penchant pour le jeu, il le fit affronter son oncle Shakuni, tricheur notoire. Yudhisthira perdit tout : ses richesses, lui-même, ses frères, et même Draupadî. Il rejoua, perdit encore, et les Pandawa durent s’exiler douze années dans la forêt, suivies d’une treizième année d’anonymat, sous peine de recommencer.
Durant l’exil, Draupadî reprocha à ses maris leur faiblesse. Les Pandawa voyagèrent, rencontrèrent des sages. Arjuna reçut des armes célestes de Shiva et d’Indra. Lors de la treizième année, chacun adopta un rôle secret : Arjuna, rendu impuissant par une malédiction, devint professeur de danse efféminée ; Yudhisthira, brâhmane joueur ; Draupadî, coiffeuse ; Bhîma, cuisinier ; Nakula et Sahadeva, palefreniers. Ils restèrent incognito.
À l’issue de l’exil, les Pandawa réclamèrent leur royaume. Duryodhana, influençant son père, refusa. Même Krishna échoua à convaincre les Kaurava. Devant leur entêtement, la guerre fut déclarée.
Elle dura 18 jours. Chaque jour vit des batailles sanglantes, des duels de titans, des morts héroïques : Bhîma tua Duryodhana, Arjuna affronta Karna, Ashvatthâman massacra les enfants des Pandawa. À la fin, les Pandawa furent vainqueurs, mais au prix de pertes immenses.
Dhritarâshtra, Gāndhārī et Kunti se retirèrent dans la forêt, y devinrent ermites… et s’immolèrent dans les flammes.
Les légendes, un point d’ancrage pour apprécier ses vacances à Bali
Cette légende nous permet de mieux comprendre à la fois les relations humaines, la place des dieux dans la mythologie mais sert également de pilier dans l’éducation des enfants balinais, permettant de prendre de bonnes décisions et d’avoir des exemples à utiliser dans leur vie quotidienne. Nous espérons que cette légende vous aura plu et vous aidera à apprécier davantage votre séjour à Bali car ici chaque temple, chaque danse, chaque nom puise dans l’histoire et les mythologies dont le Mahābhārata fait partie. Et si vous souhaitez vivre des vacances en Indonésie authentiques, riches de sens, sentez-vous libre de nous contacter. Nous serons heureux de vous aider.